Le secteur souffre encore d’une concurrence féroce avec des prix et une rentabilité à un faible niveau, alors que les grands acteurs continuent à faire pression sur les sous-traitants.
- Ralentissement prévu de la croissance en 2018
- Les défaillances ont diminué, mais restent à un niveau élevé
- Les petits acteurs sont toujours confrontés à des problèmes de financement
La construction observée en 2016
Le rebond du secteur français de la construction observé en 2016 s’est accéléré l’an dernier puisque, selon la FFB (Fédération Française du Bâtiment), l’activité française de construction a progressé de 4,7% en volume en 2017, après une hausse de 1,9% en 2016. La croissance a été tirée par l’activité de construction résidentielle neuve : en septembre 2017, les mises en chantier se sont élevées à 414 000 logements au cours des 12 derniers mois, contre 380 000 en décembre 2016. Cette hausse a été principalement stimulée par les exonérations fiscales visant à encourager l’investissement immobilier et à soutenir les premiers acheteurs.
La croissance de l’activité de construction en 2018
En 2018, la croissance de l’activité de construction devrait ralentir à 2,4 %, l’effet des exonérations fiscales venant à expiration. Dans le même temps, la hausse des prix de l’immobilier affectera le pouvoir d’achat des ménages, malgré les faibles taux d’intérêt. L’activité de rénovation devrait rester stable tandis que l’activité de construction publique restera faible en raison des contraintes budgétaires publiques. Cela dit, les entrepreneurs français de la construction sont actuellement plus optimistes que par le passé, car les recettes augmentent, l’emploi se redresse, les arriérés se résorbent et le taux d’utilisation de la capacité de production demeure supérieur à sa moyenne à long terme.
Aperçu du secteur
Malgré la reprise en cours, la construction souffre encore d’une concurrence féroce, les prix et la rentabilité demeurant à un faible niveau. Les marges de nombreuses entreprises n’ont pas encore bénéficié de la reprise, tandis que les grands acteurs continuent d’exercer une pression sur leurs sous-traitants.
Les banques restent très sélectives
Malgré la reprise actuelle, les banques restent très sélectives dans leurs prêts aux entreprises de construction, rendant difficile l’accès au crédit à court terme. En raison des difficultés persistantes d’accès aux facilités de crédit à court terme – dans une période de reprise où les acheteurs doivent financer leur croissance – la gestion de la trésorerie reste un problème majeur pour de nombreuses entreprises de construction, surtout les plus petites.
Après une diminution en 2016, les notifications de non-paiement ne se sont stabilisées qu’en 2017, demeurant ainsi à un niveau élevé, et aucune diminution substantielle n’est prévue en 2018. Au moins les défaillances dans le secteur de la construction ont continué à diminuer en 2017 (-12% en glissement annuel sur la période janvier-septembre 2017). Cette tendance positive devrait se poursuivre en 2018, avec une baisse prévue des faillites d’entreprises d’environ 7 %. Toutefois, comparativement à d’autres industries, la part des défaillances dans le secteur de la construction et des paiements prolongés devrait demeurer élevée.
Malgré la reprise actuelle, nous restons prudents dans notre politique de souscription, mais nous continuons à fournir une couverture à nos clients lorsqu’il est raisonnable et prudent de le faire. Nous surveillons de près et examinons les acheteurs afin d’anticiper les risques potentiels pour nos clients.
Nous continuons d’examiner de près le sous-secteur de la construction publique en raison de la faiblesse de la demande et des très fortes disparités régionales. Malgré une reprise modeste en 2017 et des perspectives de performance stables en 2018, nous restons attentifs au segment de l’ameublement (isolation, plâtrage, menuiserie, plomberie, couverture de toit).
Les points forts et les faiblesses du marché de la construction France 2018
L’activité de grossiste en matériaux de construction a souffert en 2017, et les clients ayant profité d’une concurrence féroce dans ce segment en exerçant une pression sur les prix de vente.
Nous nous concentrons sur la situation de trésorerie et les facilités de crédit disponibles pour les acheteurs, en particulier les petites et moyennes entreprises. Plusieurs indicateurs financiers clés doivent être analysés : le niveau d’activité, les marges et la capacité à financer le besoin en fonds de roulement. Les coûts financiers élevés sont un indicateur clé de la pression potentielle sur les liquidités.
Nous essayons également d’évaluer la capacité des entreprises de construction à gérer des projets plus importants que d’habitude, car nous constatons souvent que les petites entreprises ne peuvent pas faire face aux difficultés financières dues à une tarification et à une allocation des ressources insuffisantes.